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À quoi ressemble l’acquéreur de demain ?

À quoi ressemble l’acquéreur de demain ?

🌍 «  Sous le foncier, la terre.  » Une analyse de Pascale Bigard, sociologue spécialiste des tendances et des marques, sur la nécessité de mieux construire, mieux vivre et mieux consommer. 

Dans le webinaire du 12 novembre 2021 « À quoi ressemble l’acquéreur de demain », co-conçu par l’Association Maisons de Qualité et GRDF, Pascale Bigard nous livrait les analyses suivantes : «  La crise sanitaire accélère certaines tendances dans la manière d’habiter et de travailler. Nous assistons à une superposition des fonctions des pièces dans la maison (les «espaces hybrides»), un souhait d’espace, de jardin, de luminosité et d’ombre. » 

Les effets de la crise sanitaire sur les manières d’habiter sont nombreux, mais l’exode hors des villes est une tendance de fond qui pré-existait avant le covid-19. Le coût des loyers et de l’immobilier est un des responsables majeurs de cet exode, mais il n’est pas le seul responsable. Lorsque l’on débute sa carrière professionnelle, vivre dans une métropole revient à dépenser beaucoup d’argent, d’énergie et de temps pour gagner assez peu d’argent, d’espace et de confort. Et ce triste bilan s’avère être de plus en plus négatif !

A ces facteurs viennent s’additionner les désagréments de l’environnement urbain : pollution, manque d’espace, inconfort, bruit, saleté, déplacements entre lieu de vie et lieu de travail… Les épisodes caniculaires ont rendu les grandes villes particulièrement irrespirables : dômes de chaleur, transports non climatisés, appartements non traversants, pièces petites (chambres), mauvaise isolation thermique (anciens combles), rareté des espaces verts… Le Covid a précipité cette tendance. L’épidémie a renforcé les hésitants, et leur a permis de « passer à l’acte ». Le recours au télétravail massif et au téléenseignement ont été décisifs.

Mais il s’avère que les jeunes générations (les Y, ou Millenials et les Z) ont été les plus touchées : on parle d’éco-anxiété. Ce phénomène envahit les jeunes et les très jeunes, qui ont une impression plus ou moins diffuse d’un monde de plus en plus menaçant, un sentiment d’effroi, d’irréversibilité, d’avenir impossible, avec une baisse de natalité. Là encore, les phénomènes extrêmes et le covid-19 leur donnent raison.

Pour ces jeunes générations, un phénomène de solastalgie est également présent, désignant la perte du sentiment de consolation par l’espace de vie (où me réfugier, me sentir réconforté, réchauffé, accueilli, embrassé, bercé ?). Il ne fait aucun doute que notre expérience du covid nous a marqués profondément et qu’elle est définitivement inscrite dans nos mémoires. Les jeunes ont été impactés dans leurs relations amicales et amoureuses en pleine construction, les futurs et jeunes parents ont perçu l’épidémie de façon forte (mise en danger de leur-s enfant-s, représentations menaçantes…). Il faudra désormais en tenir compte dans l’habitat en intégrant des réponses concrètes à ces menaces réelles ou fantasmées, actuelles et à venir.

👪 Désormais, l’environnement social et naturel est à incorporer systématiquement dans toute réflexion sur l’habitat.  

On note donc que ces nouvelles tendances apparaissant chez les nouvelles générations vont bousculer la manière d’habiter demain et avoir un impact sur l’aménagement du territoire : exode urbain, le rapport des jeunes à la terre, le besoin de nature, l’engouement pour la permaculture, l’importance du local et de l’économie circulaire, le besoin de consommer différemment, y compris l’énergie renouvelable !

🎬 Visionnez l’interview de Pascale Bigard pour en savoir plus sur « Les tendances en matière d’habitat et d’habiter  » 👇🏼